Une ligne en sursis?

Le Locle, voie 3 vers les Brenets à gauche, voie 2 CFF à droite
Le Locle, voie 3 vers les Brenets à gauche, voie 2 CFF à droite

4.12km dont 1.06 en tunnel (au nombre de 3), 7 minutes de parcours et 123 ans d’existence. La ligne TransN Le Locle – Les Brenets a été mise en service le 1er septembre 1890.

La ligne a plusieurs fois été menancée de suppression. La première fois dans les années 40. Son sauvetage a été possible grâce à la fusion avec le Pont-Sagne en 1947 pour donner naissance aux CMN. Grâce à la fusion, les conditions étaient données pour l’électrification en 1950.

Depuis lors, les 2 automotrices BDe 4/4 3 et 5 attribuées à la ligne ont plusieurs fois changé de livrée (et de raison sociale, TRN en 1999, TransN en 2012), mais sinon, la ligne est restée dans plus ou moins dans le même état depuis 1950. Sur cette ligne détachée du reste du réseau ferré, le temps semble s’être arrêté. On peut craindre qu’elle ne survivra pas s’il fallait y faire des investissements importants.

11 fois 11 ans pour le Pont-Sagne

Je ne sais pas si ce wagon couvert date de l’ouverture de la ligne. Si ce n’est pas le cas, il n’est probablement pas beaucoup plus jeune que les 121 ans du Pont – Sagne.

C’est en effet le 26 juillet 1889 que le chemin de fer Pont-de-Martel – La Sagne – La Chaux-de-Fonds (PSC) a été ouvert à l’exploitation.

Au long de son histoire, la ligne a parfois été menacée, a connu des fusions (avec le Régional des Brenets en 1947 pour former les CMN puis avec le RVT et les bus du Val-de-Ruz, du Locle et de la Chaux-de-Fonds pour former les transports régionaux neuchâtelois – TRN), mais son tracé est resté le même.

La « Peuglise » comme on l’appelait parfois a aussi inspiré les artistes, comme en témoigne la chanson populaire « Pont-Sagne » reçue d’une lectrice de mes blogueries ferrovipathes:

Les lecteurs attentifs auront remarqués que j’avais déjà traité ce thème avec plus de détails historiques.

Il y a 107 ans: tramways du Val-de-Ruz

Le 23 février 1903, l’Est du Val-de-Ruz était enfin relié au réseau ferré suisse. En effet, avec l’inauguration en 1859 – 1860 par la compagnie du JI (Jura industriel) de sa ligne La Chaux-de-Fonds – Neuchâtel, Les Hauts-Geneveys et Les Geneveys-sur-Coffrane étaient reliés au chemin de fer et au progrès, alors que les localités du Nord et de l’Est du Val-de-Ruz restaient en dehors.

On pensa très rapidement à construire une ligne ferroviaire entre Les Hauts-Geneveys et Dombresson. Mais après de longues tergiversations et les faibles moyens à disposition, on se décida pour une ligne de tramway à voie métrique, mais qui alla jusqu’à Villiers. La compagnie du tramway du Val-de-Ruz (VR) inaugura sa ligne il y a 107 ans aujourd’hui.

Outre les voyageurs, le tram devait aussi transporter des marchandises; mais au Hauts-Geneveys, le transbordement sur les trains à voie normale n’était pas chose aisée: en effet, la halle des marchandises se trouvait au Nord des voies (entre-temps devenues) CFF, alors que le terminus VR se trouvait au Sud (là où aujourd’hui s’arrêtent les bus TRN).

Le matériel roulant ne fut jamais modernisé, si bien que le sort du petit chemin de fer fut vite réglé et dès le 1er septembre 1948, ce sont des trolleybus qui relieront Villiers au Hauts-Geneveys. Aujourd’hui, Villiers est relié par Cernier à Neuchâtel (ligne TRN V) et les Hauts-Geneveys par Cernier aux Geneveys-sur-Coffrane (ligne TRN G). L’avenir ramenera les trains à Cernier avec le TransRUN…

Pour illustrer le rôle de transport de marchandises, mon illustration présente le fourgon automoteur Ke 2/2 1 (d’après une photo de J.-L. Rochaix).

La Peuglise a 120 ans

Si on vous parle de la peuglise, que comprenez-vous?

Pour la grande majorité de la francophonie, rien du tout 😉 Normale, c’est une expression neuchâteloise, dérivée de l’allemande Bügeleisen, le fer à à repasser. Et si je vous parle de peuglise aujourd’hui, dans ma rubrique histoire ferroviaire, c’est que ça doit quand même bien avoir un rapport avec les chemins de fer.

La Peuglise ou le fer à repasser ou le nom allemand Bügeleisen sont des surnoms qui a été donné à plusieurs trains, notamment à une locomotive de manoeuvre des CFF, à des trams à vapeurs à Bern ou à Neuchâtel et dans d’autres villes de Suisse, mais aussi au « Pont-Sagne » le petit train de la vallée des Ponts et de la Sagne qui relie les Ponts de Martel à La Chaux-de-Fonds, en passant par la Sagne, connue pour être le plus long village de Suisse.

Cette ligne a reçu son surnom car les trains à vapeurs fesait des allers-retours dans la vallée plate faisaient penser à un fer à repasser. La Peuglise fête aujourd’hui ses 120 ans. C’est en effet le 26 juillet 1889 que la ligne longue de 16.23 km a été inaugurée par la compagnie du Ponts – Sagne – Chaux-de-Fonds (PSC).

Elle partagera dès 1893 ses voies en gare de La Chaux-de-Fonds avec les trains du Saignelégier – Chaux-de-Fonds (SC) mis en service en 1892. La compagnie aurait d’ailleurs pu partager un destin plus important avec le SC. En effet, avec les difficultés financières de la fin des années 30, plusieurs chemins de fer privés ont demandé des aides fédérales. Celles-ci étaient assorties de l’obligation de fusionner les petitres entreprises en entreprises de plus grande taille desservant une région plus grande. Il fut donc question que le PSC rejoigne le SC, le TBN (Tramelan – Breuleux – Noirmont), le RSG (Régional Saignelégier – Glovelier) et le RPB (Régional Porrentruy – Bonfol) au sein des chemins de fer du Jura. Mais c’est avec le Régéional des Brenets (RdB) que le PSC fusionnera en 1939 pour former les chemins de fer des Montagnes neuchâteloises (CMN). Ces derniers fusionneront au 1.01.1999 avec le régional du Val-de-Travers (RVT), les bus du Val-de-Ruz (VR), les transports en commun de la Chaux-de-Fonds (TC) et du Locle (ALL) pour former les trn.

Le Val-de-Travers sous tension

De la mise en service en 1883 (Travers – Saint-Sulpice) et 1886 (Fleurier – Buttes) jusqu’en 1944, l’exploitation de la ligne du Régional du Val-de-Travers (RVT) se faisait à la vapeur et l’automotrice diesel BCm 2/5 N°9. Pour assurer l’avenir de la ligne et réduire les coûts d’exploitation, elle a été électrifiée dans sa totalité Travers – Fleurier – Buttes/Saint-Sulpice. L’inauguration de la traction électrique a eu lieu il y a 65 ans, le 4  mai 1944.

Avec le nouveau mode de traction, il fallait au RVT du nouveau matériel roulant. Les automotrices BCFe 2/4 101 La Flamboyante et 102 L’étincelante furent alors les portes-parole de la modernité au Vallon. Renommées par la suite ABFe 2/4 puis ABDe 2/4, elles sont restées dans le service régulier jusqu’en 2004.

L’association RVT-historique a restauré la 102 et l’utilise pour des courses spéciales, la photo ci-dessous la montre à côté du dépôt de la Longereuse à Fleurier.

Présentons encore les autres véhicules moteurs électriques du RVT (aujourd’hui TRN):
  • l’ABDe 4/4 103 (type EAV) de 1965, vendue ensuite au chemin de fer Martigny – Orsières
  • la RBDe 4/4 105 (aujourd’hui RBDe 567 315), type EAV II avec 2 postes de conduite et les armoiries de Fleurier
  • la RBDe 4/4 106 qui circule aujourd’hui sous couleur TPF (transports publics Fribourgeois) et l’appellation RBDe 567 316. Avec ses couleurs TPF, elle a perdu ses armoiries de Couvet
  • la RBDe 4/4 107, aujourd’hui RBDe 567 317 qui porte les armoiries de Môtiers
  • les RABe 527 321 et 322 NINA. La 322 a été vendue au BLS. Elle circule actuellement avec une livrée « Westside » et le numéro 038.
  • la RABe 527 331, automotrice de type FLIRT qui sera bientôt rejointe par une deuxième identique
  • la locomotive pour tains marchandises Be 4/4 1 de 1953
  • l’ABDe 537 313 ex ABDe 4/8 BLS qui n’a jamais beaucoup roulé et est maintenant hors service.

125 ans RVT

Bien que les TRN aient organisé la célébration du 125ème du Régional du Val-de-Travers le 31 août dernier, c’est aujourd’hui il y a 125 ans, soit le 24 septembre 1883, que le RVT a été ouvert à l’exploitation entre Travers et Saint-Sulpice.

L’image montre les spectaculaires innodations de 1898 entre Môtiers et Fleurier. Avec la canalisation de l’Areuse, ceci ne risque heureusement plus tellement de se reproduire.

Je possède un tirage de cette photo, reçue d’une connaissance brocanteur. Elle est aussi visible dans la plaquette RVT 1883-1983, centenaire du chemin de fer régional du Val-de-Travers, par Eric-André Klauser.

TRN: un oeil qui rit et un qui pleure

Les TRN fêtent aujourd’hui les 125 ans du RVT. En effet, le premier train circulait entre travers et St-Sulpice le 24 septembre 1883. Et aujourd’hui, les TRN organisent une grande fête à Fleurier, avec la participation du VVT et du RVT historique.

Mais un oeil qui pleure aussi, car le 31 août 1948, soit il y a 60 ans, les trams étaient supprimés entre Les Hauts-Geneveys et Villiers. La ligne n’aura vécu que 45 ans. Elle avait en effet été inaugurée le 23 février 1903. Les trams seront remplacés par des trolleybus. L’année suivante, la ligne du tram 4 des TN (Neuchâtel – Valangin) sera aussi remplacée par un trolleybus et prolongée jusqu’à Cernier (depuis 1920, des autobus reliaient les deux lignes de tramway entre Valangin et Cernier).

Les trolleybus seront remplacés par des bus sur l’axe neuchâtel – Cernier en 1969 et en 1984 sur Les hauts-Geneveys – Villiers. En 1989, le service sera modifié avec une ligne Neuchâtel – Cernier – Villiers et une autre Les Hauts-Geneveys – Cernier – Les Geneveys-sur-Coffrane.