12.05.1901: Nouveau tracé pour le chemin de fer d’Alsace

La première ligne de chemin de fer sur sol suisse est venue de France. Il s’agissait de la ligne Strasbourg – Bâle (StB). Une première gare provisoire a été mise en service en 1844 près de l’actuelle gare de Bâle St-Jean, mais hors des murailles de la ville, puis le 11 décembre 1845 dans la Ville. Cette première gare sera supprimée en 1860, quand la compagnie du chemin de fer de l’Est mettra en service la liaison entre St-Jean et la gare du SCB. La gare SCB et la ligne étaient situées alors juste à l’extérieur des limites de la ville.

Avec son développement, la ville a grandi jusqu’à la ligne ferroviaire puis s’est développée au-delà. Pour que la voie ferrée ne soit pas une coupure dans la ville, le tracé entre les gares Basel St-Johann et Basel Centralbahnhof (Aujourd’hui Basel SBB) a été modifié. Le nouveau tracé contournait les nouveaux quartiers en développement et comportait deux tunnels, Schützenfeld et Kannenmatt. Ce nouveau tracé a été mis en service le 12 mai 1901. Il sera électrifié (en courant français 25kV 50Hz) en 1957 et est aujourd’hui encore utilisé.

Le viaduc sur la Birsig sur lequel passait le train jusqu’en 1901 a été élargi et transformé en axe routier ainsi que pour le tram. La photo ci-dessous montre un tram de la ligne 8 sur ce viaduc:

Jubilés ferroviaires 2020

150 ans:

  • Wil – Ebnat-Kappel (Toggenburgerbahn, TB)
  • Daillens-Vallorbe (chemin de fer Jougne-Eclépens, JE)

125 ans:

Mises en service:

Dans les villes:

Des doubles voies:

Et une suppression de l’exploitation: Le Creux – Convers

100 ans:

Pas de mise en service en 1920, mais des doubles voies et surtout de l’électrification.

Doubles voies:

Electrification:

75 ans:
Au niveau des doubles voies, à signaler la mise en double voie de Rivera-Bironico – Mezzovico et la suppression de la deuxième voie dans le tunnel du Mont d’Or. Sinon, il y a essentiellement des électrifications à signaler en 1945:

Notons aussi la suppression de deux petites lignes particulières: l’antenne de la ligne AL Pont-de-la Grande-Eau – Grand-Hôtel-d’Aigle et Mürren Bahnhof – Kurhaus. Une petite transformation de la ligne du MOB avec un nouveau tracé entre Chamby et Sendy-Sollard complète l’année 1945.

50 ans:

Suppressions:

Doubles voies:

25 ans:

  • Mise en service du tunnel du Grauholz (CFF) et de la nouvelle gare souterraine du LEB Lausanne-Chauderon, ainsi que d’une nouvelle liaison entre la gare principale de Zürich et les installations de service Zürich-Herdern (CFF).
  • Suppression de la caténaire entre Laupen et Gümmenen (STB)
  • Quelques deuxièmes ou troisièmes voies: Rupperswil – Aarau (3ème voie), Gisikon-Root – Ebikon, Lyss – Suberg-Grossaffoltern et Berikon-Widen – Rudolfstetten Hofacker (BD).

 

 

De Bâle en direction d’Olten

Après l’arrivée du chemin de fer en Suisse en 1844 à Bâle par la ligne du Strasbourg – Bâle (StB), puis la mise en service de la ligne du Spanisch-Brötli-Bahn en 1847, la construction du chemin de fer de Bâle à Olten est la première grande entreprise ferroviaire suisse. Le Schweizerische Centralbahn (SCB) a mis en service le premier tronçon entre Bâle et Liestal le 19 décembre 1854. soit 10 ans après l’arrivée du train français à Bâle. Il faudra encore 4 ans de travaux avec notamment le percement du tunnel du Hauenstein, pour atteindre Olten.

Une photo de la gare de Liestal illustre cet événement historique:

 

De Beinwil à Reinach (puis Beromünster)

app305A défaut d’une meilleure illustration, cette De 4/4 avec voiture à plateforme ouverte à l’échelle H0 fait suffisamment Seetal pour coller à l’histoire ferroviaire du jour. 4 ans après l’ouverture de la ligne d’Emmenbrücke à Lenzburg, l’embranchement Beinwil am See – Reinach-Menziken (la gare s’appellera ultérieurement Reinach SBB) a été mis en service le 23 janvier 1887. La ligne sera pronlongée quelques années plus tard en 1906 jusqu’à Beromünster (1.10.1906).

Cette petite ligne a été construite dans le but de desservir le haut de la vallée de la Wyna. Avec l’ouverture du chemin de fer du Wynental en 1904, les villages recevront un accès direct à la capitale cantonale Aarau. D’autre part, la ligne avait son point de départ sur deux voies en impasse à côté de la gare de Beinwil et nécessitait un rebroussement dans tous les cas. Il n’est dès lors pas étonnant que cette petite ligne n’ait pas survécu à la rationnalisation du trafic. Le 30 mai 1992, le trafic de voyageur sera supprimé.

A la suite, la ligne sera supprimée entre Reinach et Beromünster (31.10.1999) pour laisser la place entre Reinach et Menziken au nouveau tracé du WSB, puis entre Beinwil am See et Reinach le 30 juin 2001.

KLB: suppression de Kuppferhammer – Kriens

Je vous ai déjà parlé du KLB à l‘occasion de ses 125 ans. Si je reviens sur son histoire aujourd’hui, c’est que le 23 mai 1998, la concession a été supprimée entre Kuppferhammer et Kriens. Le KLB ne sera dès lors plus qu’un raccordement industriel occasionnellement utilisé. La société continuera toutefois d’exister et gardera encore jusqu’en 2009 la concession entre Luzern et Kuppferhammer de la section à 4 rails.

Au chapitre des suppressions, c’est aussi un 23 mai, en 1993, que le service sera supprimé sur la ligne du chemin de fer de la Singine (Sensetalbahn STB) entre Laupen et Gümmenen.

Electrification du chemin de fer de la Singine

Le chemin de fer de la Singine, Sensetalbahn (STB) en allemand, fait partie de ces nombreuses lignes ferroviaires construites comme ligne d’apport vers le réseau principal. Elle relie en effet la basse vallée de la Singine à la ligne principale Lausanne – Fribourg – Bern. Contrairement à d’autres de ces lignes d’apport, le chemin de fer de la Singine a été construit à voie normale afin de permettre le transfert des marchandises par wagons sans transbordement.

La ligne longue d’un peu plus de 11 km a été mise en service en 1904. Vu d’aujourd’hui, on peut se demander pourquoi en plus de se relier à la ligne du plateau à Flamatt elle a été reliée à Gümmenen à la ligne Bern – Neuchâtel, d’autant que la configuration des voies était telle qu’aucune circulation directe n’était possible sans faire 2 rebroussements. La section entre Laupen et Gümmenen a d’ailleurs été supprimée en 2003, 10 ans après la suppression du trafic.

Le reste de la ligne entre Flamatt et Laupen (6.8 km) et toujours exploité et desservi par la ligne S2 du RER bernois. Quant à la société STB, elle existe encore mais est devenue filiale des CFF qui en assurent l’exploitation de l’infrastructure.

La ligne a été électrifiée en 1938. A cette occasion, le STB a repris des CFF la locomotive d’essais Ce 2/2 Marianne et commandé une automotrice CFe 2/4 101 (plus tard BDe 2/4). Cette dernière a une histoire intéressante: elle a été vendue au chemin de fer Wohlen-Meisterschwanden (WM) en 1987 où elle circulera comme BDe 2/4 3 avec le surnom de « De gmüetlech Freiämter » et sera transformée en automotrice-restaurant. A la suppression du trafic sur le WM, elle passera en main du Zürcher Museumbahn (ZMB) qui en fait une automotrice pour des trains festifs (voir mon article du 18 décembre 2008). Mais suite à un recentrage sur le matériel SZU (Sihltal – Zürich – Uetliberg) de l’association ZMB, l’automotrice change encore une fois de propriétaire en 2010. Elle appartient maintenant à la Compagnie ferroviaire du Léman (CFDL) qui est en train de la rénover pour l’utiliser comme automotrice-restaurant sous le nom de « La Dame du Léman ». (plus d’informations sur leur site).

Et si je vous en parle aujourd’hui, c’est que la traction électrique a débuté le 30 janvier 1938.

L’arrivée du chemin de fer en Suisse

Quand on parle du premier train en Suisse, on pense en général au Spanisch-Brötli-Bahn entre Zürich et Baden, qui date de 1847. Pourtant, ce n’était pas le premier chemin de fer sur sol Suisse.

En effet, 3 ans plus tôt, les travaux du chemin de fer Strasbourg-Bâle (StB) étaient achevé par la mise en circulation du dernier tronçon entre Saint-Louis et Bâle: le 15 juin 1844

La Suisse peut donc fêter aujourd’hui 167 ans de chemin de fer!

167 ans plus tard, le réseau ferré suisse est long de plus de 5’700 km, dont près de 3’000 CFF. Plus de 5’630 km sont électrifiés et un peu moins que la moitié (2’140 km) sont à double voie ou plus.

Vallée des lacs électrifiée il y a 100 ans

La ligne du Seetal entre Wildegg – Lenzburg – Emmenbrücke et son antenne Beinwil am See – Beromünster a de tout temps été un peu particulière, mi-chemin de fer, mi-tram. Elle longe en effet la route sur la quasi-totalité du parcours, mais est à voie normale (choix permettant le transfert de wagons de marchandises sans transbordements).

Elle sera aussi toujours exploitée avec du matériel particulier, même lorsqu’elle deviendra CFF: mini-crocodile De 6/6 et fourgons automoteurs De 4/4 en particulier. Les autres locomotives et automotrices qui y circuleront devront être équipées de plaques magnétiques jaunes et oranges afin d’augmenter la visibilité du train le long de la route dans une zone souvent dans le brouillard.

Même de nos jours, elle est exploitée avec un matériel roulant spécifique: les automotrices GTW RABe 520 (cf photo ci-dessous à Lenzburg) qui ont la particularité d’être plus étroits que le reste du matériel CFF et d’avoir un plancher abaissé à 35cm au-dessus du plan de roulement.

Lors de l’électrification de la ligne en 1910, on choisit aussi un système particulier et unique en Suisse, du courant alternatif de 5.5kV 25Hz. L’électrification se fera en 3 étapes: Wildegg – Lenzburg – Beromünster (trajet qui comporte 2 rebroussements!) le 10 mai, Beinwil am See – Hochdorf le 11 juillet et Emmenbrücke – Hochdorf le 1er octobre 1910, il y a 100 ans aujourd’hui.

20 ans plus tard, le 1er octobre 1930, on passera au courant standard des CFF qui auront entre-temps repris la ligne.

Chemin de fer de la vallée de la Singine

Le 23 janvier 1904, le premier train à vapeur roulait entre Flamatt et Gümmenen. Cette petite ligne relie les axes Lausanne – Bern et Neuchâtel – Bern par un tronçon de 11.4km le long de la Singine et de la Sarine. Elle permet aux petites bourgades de Neuenegg et Laupen d’accéder au réseau ferroviaire. Pour la traction ferroviaire, le chemin de fer de la Singine (Sensetalbahn STB) eut d’abord des locomotives à vapeur de type Ed 3/4, mais celles-si étaient trop lourdes pour le trafic de la petite ligne et furent remplacées par des Ed 2/2 « Glaskasten », célèbres en Allemagne.

La ligne fut électrifiée en 1938 et le STB exploité avec une des locomotives d’essai de MFO, la Ce 4/4 2 « Marianne ». C’est aussi à cette période que le STB acheta son seul véhicule électrique neuf, une automotrice BDe 2/4 qui fut à la fin des années 80 rachetée par le chemin de fer Wohlen – Meisterschwanden et aujourd’hui propriété du Zürcher Museumsbahn ZMB:

Les autres véhicules du STB furent tous des occasions, notamment les célèbres « Tatzelwurm » acheté d’occasion au BN ou pour finir une composition du SZU. Le 23 mai 1993, le service voyageur fut supprimé entre Laupen et Gümmenen et le tronçon totalement désaffecté le 16.06.2003. Aujourd’hui on peut circuler avec des draisines à pédales sur ce tronçon.

Le STB a lui-même exploité ses trains jusqu’en 2001 où l’exploitation a été reprise par les CFF dans le cadre du concept du S-Bahn de Bern. Dès 2004, c’est des rames BLS qui assureront la ligne S1 Thun – Bern – Fribourg/Laupen avec séparation des lignes à Flamatt. Avec le changement d’horaire de décembre 2008, Laupen est le nouveau terminus du S2 Laupen – Bern – Langnau.

En train dans le Seetal, il y a 125 ans

La première partie de la ligne du Seetal a été mise en exploitation le 3 septembre 1883, entre Emmenbrücke et Beinwil am See. Le 15 août de la même année, c’est Beinwil am See – Lenzburg qui sera aussi ouvert à l’exploitation, puis en 1887 Beinwil am See – Menziken SBB et Lenzburg Spitzkehre – Wildegg en 1895. La ligne était alors exploitée par la compagnie du Seetalbahn (STB à ne pas confondre avec l’autre STB: Sensetalbahn, chemin de fer de la vallée de la Singine).

La ligne sera électrifiée en 1910 en courant alternatif 5500V, 25Hz.

Le premier janvier 1922, la ligne sera reprise par les CFF qui modifieront l’électrification en courant CFF usuel de 15kV 16 2/3Hz en 1930. Bien que faisant dès lors partie des CFF, la ligne a toujours eu un statut un peu particulier. La géographie de la ligne est déjà particulière, puisqu’elle suit sur la quasi totalité de son parcours la route. Cela implique notamment une réduction du profil d’espace libre. Le matériel roulant engagé a toujours été particulier: De 6/6 (Crocodiles du Seetal), De 4/4 et maintenant les GTW type RABe 520.

Le week-end prochain, 6 et 7 septembre, une manifestation aura lieu pour célébrer le 125ème de la ligne avec notamment des circulations à vapeur. Voir ici: http://www.seetalkroki.ch/4772.html

De manière générale, le site http://www.seetalkroki.ch/ est à recommander pour tous les amateurs de cette ligne si particulière!